On entend de plus en plus souvent parler du burn out des aidants familiaux. Malgré cela, vous ne savez pas forcément ce qu’est un burn out ni même ce qu’est un aidant familial. Pourtant, sans le savoir, vous êtes peut-être concerné !
Qu’est-ce qu’un aidant familial ?
L’aidant familial est la personne qui aide un membre de sa famille en perte d’autonomie. Cela peut être un enfant né avec un handicap, un époux qui s’est fracturé le bras ou un parent qui vieillit et perd en autonomie.
Pour être considéré comme étant un aidant familial, il n’y a pas besoin d’avoir renoncé à son emploi pour aider l’autre. Il n’y a pas non plus besoin de faire la toilette de l’autre. Il suffit juste de l’aider. Cela peut-être à faire les courses, à prendre ses rendez-vous, à le conduire à ses activités ou soins…
Il y a 11 millions d’aidants familiaux en France. Il y a donc de fortes chances pour que vous en fassiez parti.
Qu’est-ce un burn out des aidants familiaux ?
On a commencé à entendre parler de burn out dans le contexte professionnel. Vous connaissez peut-être quelqu’un qui a été en arrêt maladie suite à un burn out.
Les personnes atteintes d’un burn out sont des personnes qui ont fait face à un surmenage et qui ont accumulé énormément de stress en elles. Elles ont fait passer leur activité avant leur bien-être et un jour, elles ont fini par craquer psychologiquement mais aussi physiquement.
Les aidants familiaux s’investissent de plus en plus auprès de leur proche au fil des années. Au final, 68% des aidants déclarent s’être occupé de leur proche chaque jour durant 4 ans. En moyenne, les aidants familiaux consacrent 38h/semaine à leur proche. Vu le nombre d’heures consacrées à cette tâche, on comprend mieux pourquoi on peut rapprocher l’épuisement familial du syndrôme d’épuisement professionnel.
Une personne en burn out est épuisée physiquement et psychologiquement. Elle ressent une grande fatigue, un stress chronique, un sentiment d’échec et une lassitude par rapport à la tâche qui les a conduit au burn out. Certains aidants deviennent ainsi maltraitants envers leur proche auprès de qui ils étaient pourtant si investi ! Ils les aident mécaniquement, en se détachant de toute émotion. Ils font alors les tâches sans parler en se précipitant et donc en étant moins attentifs aux besoins de leur proche. Pire, ils peuvent s’énerver et agresser leur proche verbalement ou physiquement.
A tout cela, s’ajoutent les risques pour leur propre santé. Visions perturbées, troubles gastriques, hypertension, problèmes cardiaques…
Comment être aidant familial sans risquer le burn out ?
1- Réalisez que pour aider l’autre, il faut que vous soyez en forme !
Vous voulez aider votre proche à affronter sa perte d’autonomie. Cela peut-être par attachement à votre proche, pour des raisons financières, pour des valeurs morales… C’est très compréhensible.
Mais qui s’occupera de votre proche lorsque votre corps vous lâchera et que vous aurez besoin de rester alité ou d’être hospitalisé ?
Réalisez que pour aider l’autre, il faut vous aider vous-même. Que votre priorité est même de vous occuper de vous même. Et pour cela, ne négligez pas vos besoins, vos loisirs. Chaque jour, faites une chose pour vous. Aujourd’hui, ce sera quoi ?
2- Informez-vous pour trouver des alternatives.
Beaucoup de personnes s’épuisent auprès de leur proche parce qu’elles ne savaient pas qu’un soignant pouvait venir à domicile faire certaines tâches. Certains soins sont remboursés par la sécurité sociale. C’est le cas de la toilette par exemple.
De plus en plus de structures ou d’associations se créent pour accompagner les personnes en perte d’autonomie et diminuer la charge de travail des aidants familiaux.
N’hésitez-pas à aller à la chasse aux informations ! Vous pourriez découvrir que votre proche a le droit à certaines aides financières pour financer une aide professionnelle, que certains actes d’aide à l’autonomie sont remboursés par la sécurité sociale, qu’il existe des objets pour faciliter le quotidien de votre proche et donc le votre….
3- Déléguez !
Vous n’êtes probablement pas seul autour de votre proche, alors répartissez-vous les tâches ! Une personne peut se charger des courses, l’autre des papiers administratifs, une autre encore des rendez-vous médicaux… En plus, cela permettra à la personne que vous accompagnez de se sentir entourée et aimée par tous ses proches. Tout le monde y gagne !
Pensez également à faire intervenir des professionnels de santé ou des entreprises. Beaucoup d’actes peuvent être pris en charge par la sécurité sociale ou par une aide financière attribuée à votre proche, renseignez-vous ! Le temps gagné à ne plus faire la toilette ou la préparation des repas de votre proche vous permettra d’être enfin chez vous et de vous asseoir à votre propre table autour d’un bon repas !
Cessez d’avoir peur que les autres fassent moins bien que vous. Cessez aussi d’écouter votre proche quand il vous dit qu’il préfère que vous fassiez les choses vous-même plutôt que faire intervenir un inconnu. Vous devez écouter votre corps en priorité !
Alors utilisez une de ces méthodes pour convaincre votre proche de laisser un professionnel entrer chez lui et s’occuper de lui, et prenez enfin un peu de temps pour vous !
4- Apprenez à dire non !
Votre proche est malade, mais ce n’est pas pour autant que vous ne pouvez pas lui dire non. S’il vous demande de retourner au magasin chercher un produit oublié, vous pouvez lui dire qu’il pourra s’en passer.
S’il vous demande de passer vos soirées chez lui plutôt que d’être chez vous avec vos enfants, vous pouvez dire non.
S’il vous demande de faire le gros ménage plus souvent qu’il n’y en a réellement besoin, vous pouvez également lui dire non.
Vous ne savez pas comment dire non ? Vous vous sentez géné à l’idée de lui refuser quelque chose ? Apprenez à dire non sans avoir mauvaise conscience grâce aux conseils dans cet article.
Que vous soyez aidant familial ou non, l’important est toujours de prendre soin de vous !
Ces quelques conseils sont finalement valables pour chacun d’entre nous. Pour les professionnels qui ne savent pas couper avec leur travail. Pour les femmes qui oublient qui elles sont pour ne plus être que des mamans. Pour ces amoureux qui font passer le bonheur de l’autre avant le leur et qui finissent pas se plus se reconnaître !
Tous, nous avons besoin un jour ou l’autre de nous recentrer sur nous-mêmes et nos besoins. Nous avons besoin de lâcher prise avec une activité, de faire une pause, de nous faire aider… Les aidants familiaux doivent juste en prendre conscience et réussir à l’accepter. Au risque de passer du rôle de l’aidant familial au rôle de malade !