L’équilibre précaire de la confiance en soi
Bien-être, confiance en soi, émotion, ces sujets sont récurrents pour tous mais souvent abordés sous un angle différent. Ce qui m’intéresse, vous l’aurez peut-être compris, c’est l’Être.
3 cerveaux / un seul centre de commandement
Le 1er perturbateur du bien-être et de la confiance en soi, c’est l’émotion. Au singulier… Pourquoi ? Parce que l’émotion provient de notre vécu, de notre passé, de notre parcours de vie. Je parle de TOUT notre parcours de vie. Tout ce que nous avons vécu, ressenti, expérimenté, est inscrit dans nos disques durs internes. Notre coeur (40000 neurones), notre cerveau (100 milliards de neurones), notre ventre (200 à 500 millions de neurones) enregistrent. Et ceci bien que les études au niveau du coeur et du ventre en soient à leur premiers pas.
Intéressons-nous donc au cerveau de la “tête”.
Une très grande partie de ces mémoires ancrées, sont inconscientes. Le centre de commandement qu’est notre cerveau au sens propre fonctionne selon des principes mis en avant par les neurosciences.
On sait par exemple comment se déroule les processus émotionnels gérés par la partie limbique et l’amygdale. Ce sont elles qui déclenchent des réactions impulsives et angoissées pour prévenir d’un danger éventuel. Une partie a pour rôle de tempérer l’amygdale : le néocortex et les lobes pré-frontaux juste derrière le front. Cette partie à pour mission d’inhiber et/ou de maîtriser ses sentiments pour que nous puissions faire face à la situation. Cette région du néocortex apporte une action plus analytique mieux appropriée à nos réactions affectives. Elle tempère l’amygdale et les autres zones du de la partie limbique du cerveau. C’est là la norme. Ces informations gérées par nos lobes préfrontaux et par notre néocortex ne peuvent néanmoins pas gérer les situations émotionnelles critiques qui dont donc par le fait une exception non négligeable.
Les émotions trop fortes
Lorsque une émotion intense se produit, ce sont les lobes préfrontaux qui mesurent en une fraction de seconde le rapport risque/bénéfice en fonction des réactions possibles. Ils misent ensuite sur la meilleure. Comment et selon quels critères, cela reste encore un mystère…
Les scénarios possibles
Les classiques
L’attaque ou la fuite que le danger soit réel ou non est l’option de base ( l’amygdale n’a pas la capacité ni la notion de l’intensité de l’émotion). Dans une situation de communication sociale, d’autres réactions peuvent se produire, cela peut-être l’apaisement, la persuasion, réussir à créer de la sympathie, d’être prudent, de créer de la culpabilité, de gémir, de choisir des comportements de mépris, d’indifférence… Ou tout autre type de sentiment. L’enjeu est de conscientiser les émotions pour les faire passer dans le cortex afin de ne plus les subir.
“L’ancienne méthode”
Si l’on empêche l’amygdale ou les lobes préfrontaux de fonctionner, l’essentiel de la vie affective disparaît. Lorsque nous ne percevons pas le besoin d’une réaction émotionnelle, elle ne se réalise pas. On sait cela après que des opérations aient été mené sur des patients atteints de maladie mentale dans les années 40. Les médecins supprimaient les connexions entre les lobes préfrontaux et les autres parties du cerveau en sectionnant les sectionnant. Cela permettait aux patients de ne plus avoir de douleur. Le problème c’est qu’il n’avaient plus du tout de vie affective, les connexions indispensables avaient été détruites.
L’émotion où on s’emporte
Le centre principal qui stoppe une émotion douloureuse se trouve à priori dans le lobe pré-frontal gauche. Après avoir étudié les dommages faits au lobe préfrontal gauche de patients, des neuropsychologues ont constaté que celui-ci servait de “thermostat” neuronal. Il tempère les émotions déplaisantes. Le lobe préfrontal droit est le siège des ressentis négatifs comme la peur ou l’agressivité. Le gauche exerce probablement une action inhibitrice sur le droit sauf en cas d’émotions trop fortes. Des événements affectifs perturbateurs forts et durables diminuent plus ou moins fortement les capacités intellectuelles d’un enfant. Cela l’empêche d’apprendre facilement.
Il est aussi important de constater que le cerveau émotionnel est séparé des régions corticales. Ces réseaux, responsables des émotions sont construits par les expériences vécues au cours de l’enfance à nos dépends. Sans le savoir, nous laissons ces événements en friche. Antonio Damasio, neurologue à l’université de l’Iowa a constaté que les personnes ayant les circuits lobe préfrontal-amygdale endommagé empêchaient des décisions constructives. Que les dégâts provoquaient des difficultés plus ou moins grandes pour ne serait-ce que prendre de simples décisions comme l’heure d’un rendez-vous. Les personnes n’ont plus accès à leur intelligence émotionnelle. Damasio affirme que notre cerveau émotionnel intervient autant que notre cerveau pensant.
La confiance en soi est relative
Comment la mesurer ?
A partir de quel base se référer pour mesurer la confiance en soi ? Celle-ci est plus que relative car elle dépend de nous-mêmes mais surtout de notre environnement. En fait, cet environnement nous envoie tout un tas de sollicitations, de stimulis, qui agitent nos sens de façon permanente. Les sons, les images , les odeurs, nous arrivent sans qu’on y prenne gare. Et ces stimulis nous produisent des émotions. Une personne qui a confiance en elle dans un environnement X la perdra totalement dans un environnement Y.
Exemple : Tout se passe bien au quotidien pour une personne qui travaille dans un service au sein d’une entreprise de service. A l’écoute, disponible, elle a une vision précise des modes de fonctionnement du service. Son supérieur hiérarchique l’apprécie pour son efficacité et son professionnalisme. Elle apprend l’arrivée d’un nouveau manager qui va remplacer le sien. Celui-ci change toute l’organisation en deux temps trois mouvements. L’environnement a changé en profondeur, la personne a totalement perdu confiance en elle. Le changement est souvent une source de perte de confiance en soi. Et ce quel que soit le changement, voulu (naissance, mariage, décès, évènements…).
Le changement autre facteur perturbant
C’est là que cela semble compliqué. Qui dit changement dit sortie de zone de confort dit risque et même danger pour notre cerveau en mode “passé”. il est donc nécessaire de le rassurer pour se rassurer soi-même en agissant de façon apaisée. Avec le recul et un esprit positif et constructif. Quand la roue mentale du hamster se met en marche, devenir témoin du phénomène permet de ne pas se laisser embarquer. C’est la peur qui domine et le hamster (mental) veut agir en permanence pour faire comme si rien ne changeait.
Le changement est inéluctable dans nos vies. Que ce soit au niveau personnel ou professionnel. Nous sommes amenés à changer de plus en plus parce que le monde se transforme et que tout est en profonde mutation. Il est donc nécessaire de bien mesurer cette étape pour pouvoir en tirer profit et pour évoluer. Cela ne veut pas dire qu’il faut se soumettre. Il est juste nécessaire d’anticiper pour mieux s’adapter soi-même et changer. Y compris de structure bien évidemment.
La réussite de ses projets, de sa vie sentimentale ou financière servent d’indicateurs aux yeux de la norme
Est ce que ce sont les bons indicateurs ? Si une personne a confiance en elle aux yeux de ces critères là mais qu’elle n’est pas à sa place, a t’elle confiance en elle ? L’essentiel de la vie n’est pas d’avoir confiance en soi pour “réussir” si on a pas le bon rôle ou la bonne place. Et en général, si les gens souffrent de cela, ils auront peut-être à “trop” avoir confiance en eux en devenant manipulateurs ou pervers pour mieux rejeter sur l’autre ses problématiques personnelles.
L’importance du sens et du coeur pour le bien-être
Redonner au coeur ses lettres de noblesse
Le coeur est un extraordinaire outil d’une puissance 1000 fois supérieure au cerveau. Il possède son propre réseau neuronal et gère sa vie. Il crée un champ magnétique puissant autour de nous qui génère une quantité d’informations énormes sur qui nous sommes. Cela ne comprend pas que mental et le non-verbal, cela concerne de façon logique l’énergie qui se dégage de nous. Comment sommes-nous perçus lorsqu’on rentre dans une pièce ? Que ressentons-nous dans nos corps lorsque nous rencontrons différents types de personnes ? Quelle est notre sensibilité ?
Ces informations que nous émettons et que nous recevons proviennent pas seulement du cerveau mais aussi du coeur. Cela semble logique et simple à la fois. Remettez-vous dans des scènes où vous avez eu une gêne, un malaise en entrant dans un lieu, au contact d’une personne… Ce n’est pas le cerveau qui vous transmets l’information. Celle-ci n’est pas intellectuelle mais corporelle.
Se servir du coeur et de ses signaux
Le coeur est un outil extraordinaire pour celui qui s’y reconnecte. Et pour le coup, pour la confiance en soi, il permet de comprendre bien avant le cerveau les situations. Il va vous alerter, se mettre à battre de façon inopinée, pas forcément très vite mais juste différemment. Il va également travailler sur nos intuitions qui sont des informations auxquelles on a accès en permanence. Pour peu que l’on soit en état de les entendre, de les écouter et d’agir. Se mettre en mode “veille” de temps en temps permet cela. Etre toujours en action peut nuire à notre bon sens et à notre efficacité. Remettre le coeur et le cerveau en cohérence permet d’optimiser leur collaboration.
La cohérence cardiaque va dans ce sens, c’est un outil génial, efficace, qui est très simple à utiliser. Cela correspond à ce que je disais plus haut. Faire taire le mental en le resynchronisant au coeur par une respiration consciente et rythmée régulière. La puissance du coeur est énorme car c’est lui qui nous rythme nos vies dès le départ. Cette notion de rythme est importante car elle se base sur les rythmes du corps, des saisons, des cycles de notre univers.
Le ventre notre centre émotionnel
Les intestins et leur réseaux neuronaux constituent à tous les points de vue le centre de gravité de nos corps. Y compris au niveau du ventre. Notre ventre et nos intestins sont en fait le centre émotionnel premier. Avoir la peur au ventre, se faire de la bile, mettre ses tripes sur la table, avoir l’estomac dans les talons, sont des expressions qui marquent bien ce sens. Les intestins sont pourvus d’une énorme quantité de neuros transmetteurs qui communiquent directement par l’intermédiaire du nerf vague à notre cerveau limbique. Les premières informations qui arrivent à nous en terme d’émotions arrivent par notre ventre puis remontent à notre cerveau. S’ensuivent les mouvements, actions, réactions.
La sérotonine : hormone du bonheur
95 % de la sérotonine (hormone du bonheur) est produite dans nos intestins. Ca vaut le coup de bien manger ! En Chine, depuis 40 ans, l’acupuncture abdominale soigne de très nombreuses maladies comme la maladie d’Alzheimer, celle de Parkinson ou encore la dépression. Rien que pour cela le terme de cerveau entérique correspond tout à fait à nos intestins ! C’est pour cela que ce que nous devons porter attention à ce qu nous mangeons.
“Le premier médicament c’est l’aliment”. Hyppocrate
L’importance de la nourriture
Cela impacte nos émotions, notre état d’esprit, notre mental. Le sucre est un excitant qui produit des résidus gras portant préjudice à nos intestins et à nos défenses immunitaires. Le gras nous alourdit alors que la digestion monopolise déjà à elle seule 30 % de notre énergie. Le cerveau au sens propre en consomme quant à lui 30 %. Je ne parlerai même pas ici de toutes les problématiques liées aux produits chimiques, aux conservateurs, aux édulcorants, aux additifs…
La confiance en soi est le fruit d’un équilibre. Elle ne sera durable que si elle vient de nous-mêmes. Si nous sommes alignés sur notre mission de vie, si nous sommes en accord avec nous-mêmes, si nous écoutons nos ressentis et nos émotions et tout le champ d’informations que cela concerne.. Tout cet environnement qui change autour de nous, toute cette agitation partout, ces tensions, cette atmosphère de violence latente nous impacte indirectement, vicieusement.
L’excès de confiance en soi : moyen toxique de cacher des problématiques
J’ai travaillé pendant 3 années au sein d’un cabinet international de développement personnel et de formation. Nous avions un stage spécifique destiné à renforcer la confiance en soi. Pour bon nombre de participants, c’était la première motivation. Je me suis vite rendu compte que d’autres y participaient également mais de façon indirecte parce que leur hiérarchie leur proposait ce stage. En effet leur manque de qualité relationnelle, de bienveillance, d’empathie emmenaient souvent leur équipe dans le mur.
C’est un des problèmes majeurs de cette société de l’égo où tout est basé sur la compétition et la domination de l’autre. Tout le problème de la souffrance au travail, des burnouts, boreouts ou brownouts. Bien que sur la forme certaines pratiques changent, sur le fond la situation reste très difficile pour de nombreux salariés qui subissent cet excès de confiance pendant trop longtemps. Il suffit que cela porte préjudice financièrement à la société pour que les choses changent…
La confiance en soi : une notion subjective que l’on doit entretenir par nous-mêmes
Les clés comme je le disais plus haut sont de trois ordres
Etre dans son rôle, sa mission de vie, son axe.
Anticiper les changements quoi qu’il en soit
En effet, même quand nous sommes à notre place certains changements peuvent nous faire sortir de notre mission. Pour cela, nous devons écouter nos émotions, nos ressentis. Nous devons restés connectés à notre coeur, notre ventre et aux signaux que nous recevons.
Passer à l’action quand on est dans une situation inconfortable en sortant de notre zone de confort.
Faire des petits pas, progressivement pour sortir d’une situation qui nous est préjudiciable pour avancer vers une nouvelle vision, de nouveaux objectifs.
Stéphane Dabas
Accompagner l’être