En 2021, la France, comme de nombreux autres pays de l’Union Européenne, connaît une pénurie de personnel qualifié. Pour pallier cela, l’État encourage les programmes de formation en alternance, des programmes qui plaisent également de plus en plus aux étudiants.
L’emploi, un secteur en tension en 2021
Au cours du second trimestre 2021, 264 000 emplois étaient vacants. Une crise de l’emploi constatée dans de nombreux pays de l’Union Européenne.
Suite à la crise sanitaire, l’activité de plusieurs branches professionnelles a connu une puissante reprise. À cela s’ajoute un manque de main-d’œuvre qualifiée dans ces secteurs d’activité, ce qui explique la pénurie de personnel actuelle.
L’économie est en pleine transformation, les entreprises doivent commencer à embaucher de nouveaux profils.
Quelles réponses à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée ?
L’apprentissage et la formation en alternance sont des réponses tout à fait adéquates pour pallier le manque de personnel qualifié.
Ce modèle représente aujourd’hui un élément clé pour former des travailleurs qualifiés et pour accroître l’insertion professionnelle des jeunes.
Attirer les jeunes vers ces formations professionnalisantes est un objectif vers lequel doivent tendre aussi bien les écoles que le gouvernement.
Dans l’imaginaire collectif, l’enseignement académique est le seul moyen de réussir une carrière professionnelle et de trouver un emploi sûr. Or, il a été constaté à de nombreuses reprises que des diplômés ne terminent pas leurs études et se réorientent vers des formations professionnelles.
Il devient urgent que les écoles insistent sur le fait qu’il n’y ait pas de cursus meilleur qu’un autre. La formation professionnelle et la formation académique peuvent tout à fait être combinées, il n’existe pas de parcours type.
Proposer aussi bien des formations professionnelles que des formations académiques permettrait d’attirer l’attention des entreprises, des jeunes et des familles sur les opportunités et les possibilités offertes par la formation professionnelle.
Suivi à un stade précoce, ce type de formation représente un réel atout pour développer les savoir-faire des étudiants et ainsi en faire des professionnels qualifiés.
500 000 contrats d’apprentissage en 2020
Depuis 2014, le nombre de contrats d’apprentissage augmente constamment. Entre 2014 et 2020, une croissance de 83% a été constatée avec un bon de 40% entre 2019 et 2020.
En 2020, l’apprentissage a connu une année record avec 526 000 contrats d’apprentissage signés en France.
Cet engouement s’explique par les mesures entreprises par l’État, des mesures visant à favoriser l’insertion des jeunes sur le marché du travail. Avec la crise sanitaire, le gouvernement a notamment mis en place le plan “1 jeune 1 solution”. Un plan consistant à une aide financière à l’embauche d’étudiants en apprentissage de l’ordre de 5 000 euros pour les jeunes mineurs et 8 000 euros pour les jeunes majeurs.
Cette voie est de plus en plus plébiscitée par les étudiants car les parcours sont professionnalisants mais également personnalisés. En outre, l’apprentissage s’est ouvert à un public plus large puisque l’âge maximal est passé de 25 à 29 ans. Il s’est aussi ouvert à des niveaux d’études supérieures, 75% des contrats d’apprentissage signés concernent des étudiants diplômés, à minima, du baccalauréat.
Adapté à tous les secteurs d’activité et tous les types de structures d’entreprise, l’apprentissage s’adapte aussi à tous les niveaux scolaires, avec une majorité de contrats conclus pour les CAP et BEP (26% des contrats).
L’école de coiffure et d’esthétique Silvya Terrade (formations Bac Pro, CAP, CQP et BTS) atteste que l’apprentissage est une voie importante pour attirer les jeunes et les former. Dans le domaine de la coiffure, par exemple, l’acquisition des compétences exige plusieurs années d’expérience. Une formation professionnelle permet donc d’accélérer l’insertion des jeunes dans l’emploi (96% d’insertion contre 91% pour les autres étudiants) tout en leur permettant des niveaux de salaire légèrement supérieurs par rapport à des formations académiques, 2 021 euros contre 1 914 euros par mois selon les dernières études publiées.
La formation professionnelle est donc loin du déclin. L’année 2021 va sans doute d’ailleurs battre tous les records.
Avec déjà 560 000 contrats d’apprentissage signés en 2021, l’État a pour objectif de former à terme 20 à 30% d’étudiants en alternance. Un objectif atteignable à condition d’offrir une plus grande flexibilité des contrats notamment en permettant leur signature en cours d’année scolaire ou en s’ouvrant aux formations en e-learning par exemple.