,La cnv ou communication non-violente est née dans les années 60. C’est grâce au travail de psychologie de Marshall Rosenberg son fondateur, Docteur en psychologie clinique . Sa méthode a été de nombreuses fois confirmée par tous les travaux sur le cerveau des neurosciences. Ces travaux en ont conclu que l’être humain se construit au fil du temps par diverses couches qui se succèdent. La réalité que nous nous créons s’élaborent par nos pensées, nos croyances, nos émotions, les expériences vécues. C’est tout un système de valeurs qui ne nous appartient pas personnellement.
“Vos croyances engendrent des pensées, vos pensées engendrent vos paroles, vos paroles engendrent vos gestes, vos testes engendrent vos habitudes, vos habitudes engendrent vos valeurs et vos valeurs engendrent votre destin”. Gandhi
Les 3 clés de la CNV
Nous n’avons pas les moyens de choisir notre famille. Nous ne pouvons non plus faire le choix de notre couleur de peau ou de notre environnement social. En revanche, nous sommes le résultat de nos interactions avec ce milieu dans lequel nous avons vécu. Que ce soit les parents, maître ou maîtresses, copains, relations, l’université, le travail. Nous ne pouvons pas être conscients, surtout pas dans notre plus petite enfance jusqu’à notre vie d’ado puis d’adulte nous vivons des situations qui vont nous conditionner pour plus tard.
Notre système de représentation
Sachant que notre notre système de représentation de “notre monde” est en étroite corrélation avec nos besoins d’être accepté, aimé, reconnu. Cela nous impacte nous et notre état d’être aux yeux des autres et de la société en général. Nous nous mettons alors dans la peau de quelqu’un qui n’est pas forcément nous. Le constat est que nous n’avons pas la prise de recul nécessaire pour nous poser la question de nos habitudes. Ni même de nos croyances, de nos façons de pensée que nous imaginons “normales”, innées ou naturelles.
Profondeur et impact
La profondeur et l’impact de cette méthode est justement de savoir prendre du recul. En effet, cela nous permet alors de prendre conscience du formatage et des conditionnements éducatifs, sociaux et culturels. Ces codes qui alimentent des formes de violence liée à la peur de l’autre. Car ces conditionnements nous séparent de l’autre. Ils nous habituent à juger, à mesurer, à s’analyser par rapport à l’autre, et à se sentir supérieurs ou inférieurs. A penser inexorablement que ce que pense l’autre est de façon fondamentale bien ou mal, vrai ou faux. Tout en sachant que ces jugements sont la source de projections que nous nous faisons de l’autre à partir des nôtres. Cela nous rend étanches à la différence, aux points de vue des autres. Nous nous limitons, nous nous brimons, nous nous bloquons à ne penser qu’en fonction de ce que ces conditionnements nous ont habitués à être.
La prise de recul : clé n°1
Avant de prendre du recul et de prendre conscience de la pièce que nous jouons et du rôle que nous avons endossés, nous subissons ces vieux schémas en permanence. La conséquence est que nous repoussons l’autre lorsqu’il n’a pas les mêmes “codes” vestimentaires, musicaux, culturels, religieux, politiques. Nous sommes alors plus ou moins violents selon les blessures, traumas ou violences que nous avons vécues que notre cerveau a pris en charge en nous mettant en mode survie dans ces moments, ces instants plus ou moins récurrents dans notre parcours de vie.
Cette méthode ouvre un champs de potentiels pour prendre conscience des automatismes systématiques, inconscients qui nous font agir afin de comprendre ces schémas neuronaux qui ne sont que des systèmes de protection qui ont bien joué leur rôle à l’époque pour s’en libérer.
La méthode en 4 mots
Grâce à un procédé bien clair qui se constitue de quatre mots clés :
- observation
- ressentis/sentiments
- besoin(s)
- demande(s)
nous nous reconnectons à notre “intérieur”, notre corps, pour mieux connaître notre expériences personnelle et intime. Qui nous a constitué et qui nous rend différent de l’autre. Des stimulis extérieurs qui proviennent de mes 5 sens réveillent des mémoires intérieures qui m’informent d’un ressenti de bien-être ou de désagrément. C’est ce que l’on appelle communément l’émotion.
Bénéfices de la prise de recul
Cette prise de recul ouvre la porte à notre conscience de ce qui se passe en nous. Ce que cela nous procure, du bien-être ou de la souffrance pour résumer. Prendre conscience en devenant notre propre témoin. Nous élever nous permettra de faire le constat de ce que nous pensons, disons, faisons dans nos quotidiens. C’est à partir de là que nous pouvons constater le décalage qu’il peut y avoir entre nos pensées, paroles et actes, et ce que nous sommes en définitive.
Le langage révélateur de notre inconscient : clé n°2
“N’oublie pas que ta parole est un acte”. St Exupéry
L’automatisme du langage
Notre langage est automatique, plus ou moins violent et limité parce qu’il freine notre capacité initiale à communiquer. Il fige cette communication personnelle verbale et non-verbale toujours au travers de ces schémas neuronaux ancrés à notre passé. Alors que notre communication devrait représenter la vie, le mouvement, la créativité, l’intuition. Comme nous vivons dans un monde de plus en plus instantané ou le court terme et le “tout tout de suite” sont devenus la norme, notre langage en résonance fige notre communication Il fixe toujours ces schémas en utilisant toujours plus de raccourcis. Alors que ceux-ci ne peuvent pas mettre en lumière ce que nous éprouvons sur le fond. Nous nous fixons nous-mêmes des raccourcis qui au final nous limitent.
Objectifs des 4 étapes
Grâce aux 4 étapes structurées autour des 4 mots clés, j’apprends de nouveau à ressentir ce qui se passe en moi. A analyser de façon plus subtile et plus précise ce qui nous rend différent de l’autre. La CNV a pour valeurs d’enrichir nos paroles et nos mots par des niveaux qui différent selon l’intensité des émotions que l’on ressent. Cela élargit notre conscience et nos points de vue. Par ces allers-retours permanent entre notre extérieur et notre intérieur, entre nos perceptions et nos pensées, nous créons alors une nouvelle capacité à nous libérer de nos habitues, routines, croyances collées à nos schémas neuronaux qui au bout du compte ne sont pas à nous.
Cette élévation de conscience par le langage nous fait le cadeau de repérer nos anciens modes de communication fondé sur des habitudes réactives ou même instinctives sollicitant notre mode survie : réactions de fuite, de combat, de simulation de mort caractérisées par la tristesse, la colère, l’abandon, l’agressivité (mécanismes de défense d’Henri Laborit – Neurobiologiste – 1914-1995). Réactivité dépendante de nos cinq blessures qui nous obligent à porter des “masques” qui nous empêchent d’être nous-mêmes :
- abandon masque du dépendant
- rejet masque du fuyant
- trahison : masque du contrôlant
- injustice : masque du perfectionniste
- humiliation : masque du masochiste
“J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé” Voltaire.
Se réjouir du vivant et développer les ingrédients du bonheur : 3ème clé
Ce qui vit est ce qui se passe en moi dans l’instant présent, ce qui me traverse à l’instant. De façon plus précise, cela veut dire que je suis conscient de ce qui se passe. Je suis conscient de ma capacité à vivre et à ressentir cet instant pour adapter de façon plus mesurée mon comportement, mon attitude, mes paroles, actes et pensées. Et là, c’est notre corps qui parle. Ce n’est plus la tête, le mental, les pensées et les émotions. Notre corps va nous transmettre des sensations, des ressentis de froid, de chaleur, de tremblements, de sueurs, de joie, d’émerveillement… Je vis alors à 100% ce qui se passe sans me juger, sans en avoir honte ou sans avoir l’impression d’être coupable.
L’accueil de ce qui est
La CNV nous fait la proposition d’accueillir ce qui arrive et ce qui EST sans juger, mesurer, analyser, disséquer. Nous sortons alors de ce qui nous limite par le jugement, le ressassement, les regrets, et les remords. Cela nous tire vers le bas et limite notre énergie. Cela nous mets dans la honte et la culpabilité. Nous nous réapproprions nos moments, notre vie pour devenir “le changement que nous voulons voir dans le monde” Gandhi.
La notion de responsabilité
Dans cette idée, nous intégrons que nos intentions sont la base de ce que nous faisons, la base de nos attitudes et de nos comportements. Nous devenons plus justes vis à vis de nous-mêmes, alignés avec nos valeurs, auxquelles nous aurons pu réfléchir (prise de recul) et que nous avons pu remettre en conscience pour mettre en cohérence nos pensées, paroles, actes. Nous sommes en contact direct avec notre corps, notre respiration, nos perceptions. D’autant plus que nous observons notre manière de fonctionner, nos réactions s’il y en a de sorte que nous vivons des expériences “complètes” et totales.
La CNV s’intègre prend toute sa profondeur et son sens car elle nous fait réfléchir et évoluer sur nos propres croyances états d’être et mode de fonctionnement en vie collective d’entreprise, familiale, amicale… Cette méthode vient nous chercher sur la manière dont nous exerçons le pouvoir et dont les organisations sont organisées et opèrent.
De fait, la vision de la CNV est de transformer et de libérer l’homme de la souffrance et de la violence qu’il s’inflige à lui même. Et de celle qu’il inflige aux autres par les systèmes figés qui en sont la cause.
La CNV est considérée comme une “spiritualité laïque”.
Les valeurs humaines sont véhiculées, et mises en avant. L’accueil de l’autre dans toutes ses dimensions. Le respect de la vie, l’empathie, la bienveillance, la compassion entre les individus et leur interdépendance. La capacité à évoluer, la responsabilité, la libération de l’homme n’ont rien à voir avec le fait d’être croyant. Mais ces valeurs peuvent aussi faire naître de nombreuses résistances. Il est bien difficile de se libérer de la croyance que les responsables de notre malheur.
Le but est d’ouvrir le dialogue de façon juste. Le dialogue intérieur et le dialogue extérieur. Cela permet de nous poser des questions relatives à nos interprétations, à notre préjugés, à nos “modèles”. Nous nous rendons compte alors que nous ne faisons pas nos propres choix. Juste parce qu’ils dépendent de notre histoire individuelle et collective.
Retrouver l’humanité qu’il y a en l’autre. C’est faire le constat et avoir le discernement des pensées, paroles, actes qui les ont motivés. Sans être dans l’excuse. Le pilier central de la CNV est de permettre le chemin de la responsabilité et de l’action à entreprendre. La puissance de la CNV va au-delà de notre personne. Elle tient compte de faire le lien entre la conscience de l’individu et l’action à mettre en oeuvre. Celle-ci doit aussi tenir compte des besoins de chacun. Dans son environnement, dans les systèmes d’organisations, les entreprises, les groupes quels qu’ils soient.
Lire les 4 étapes au service d’une intention et de la relation
J’en entends parler un peu partout sans que je n’ai vraiment eu le temps de m’y pencher. Très intéressant ! Je connais le fond sans toutefois avoir les mots pour la forme, je ne savais pas qu’on y avait apposé des termes. Merci pour cet article !
Merci de ton commentaire, je propose des ateliers pour passer à la pratique !
Super article sur la communication, c’est vrai que la com non violente est souvent évoquée mais juste survolée. Votre article met vraiment les choses au clair ! Parfait 😉