« Vous ne pouvez arrêter les vagues,mais vous pouvez apprendre à surfer », Jon Kabat-Zinn
Nos pensées nous gâchent la vie
Pourquoi est-il impossible pour certains d’entre nous de trouver la paix intérieure ? On aspire tous à être optimistes, zen, sereins… En somme : HEUREUX ! Et pourtant, nous sommes constamment angoissés, stressés, déçus etc.
Nous sommes en réalité victimes de notre esprit, contrôlés par nos pensées négatives. Il ne faut donc pas sous-estimer l’impact de ces pensées qui conditionnent notre approche de la vie.
Il y a les inquiets, ceux qui vivent dans le futur, angoissés à l’idée de ce qu’il pourrait arriver (et si ? et Si ?). Il y a ceux qui s’auto-flagellent, se comparant sans cesse aux autres ; les perfectionnistes, constamment déçus ou découragés ; ceux qui prennent les choses personnellement et qui par réaction, se mettent immédiatement « en mode self-défense » (défensive, agressivité …) alors que personne ne les attaque ! Les pessimistes, qui cherchent les problèmes avant même qu’ils ne se posent…
Ce que cela révèle, est que beaucoup d’entre nous « vivent dans leur tête », et sont victimes de leurs pensées négatives. Et à nouveau, ce sont ces pensées négatives qui vont conditionner leur rapport aux autres, à eux-mêmes et leur rapport à la vie, tout simplement.

Nos pensées sont comme des vagues
Constat
Qu’est-ce que cela nous montre ? Tout simplement, que nous ne sommes pas présents, nous ne vivons pas le moment présent.
Prenons l’exemple de la peur : lorsque nous avons peur que quelque chose arrive, cela signifie que notre esprit n’est pas dans le moment présent, mais dans le futur. La peur de ce qu’il pourrait arriver est une projection de l’esprit, car en réalité, rien ne se passe dans le futur, tout se passe au présent.
Parce que notre esprit nous ramène au passé, nous transporte dans le futur et nous éloigne par conséquent du moment présent, nous passons également à côté de bien des choses. Par manque d’attention par exemple, ou parce que l’on éprouve des difficultés à se concentrer, notre esprit divague…
Comment alors se libérer de la tyrannie des pensées ?
Il est grand temps de prendre le contrôle de nos pensées. Mais comment ?
La manière dont nous pouvons nous libérer de nos pensées, c’est de s’assurer d’être dans le moment présent, notion au centre de la pleine conscience. Les maîtres de la pleine conscience nous enseignent qu’il faut nous dissocier de notre esprit, en nous posant comme observateur. Observer nos pensées, sans les juger. Être dans le moment présent pour que ni le passé (regrets, nostalgie etc.), ni le futur (angoisse, peur) n’aient de prise sur nos émotions.
C’est ce qu’explique Eckart Tolle, auteur du Power of Now (Le Pouvoir du Moment Présent). Nous devons cesser de nous identifier à notre esprit, car nous ne sommes pas nos pensées !
Le professeur américain, spécialiste de la pleine conscience, Jon Kabat-Zinn explique dans son livre Mindfulness For Beginners (La Pleine Conscience Pour Les Débutants), que nous ne sommes pas obligés de croire nos pensées et surtout, qu’on ne doit pas les « prendre personnellement ». Il utilise une métaphore particulièrement pertinente : il les compare à des bulles de savon, qui « explosent » quand on les touche. Si l’on transpose cette idée on comprend qu’il en va de même pour nos pensées : elles « explosent » ou disparaissent, lorsque nous sommes « en conscience » (entendre conscients de ce qu’il se passe).
Si effectivement l’on est conscient de ce qui se passe dans notre esprit et que l’on prend nos pensées pour ce qu’elles sont, elles perdent de leur pouvoir sur nous. Et c’est ainsi que l’on s’en libère. C’est là la clé : nous avons le pouvoir de stopper ce monologue incessant, « ce bruit dans notre tête ». Nous prenons le pouvoir et en conséquence, ce « bruit » perd le sien. C’est ainsi que nous pouvons nous libérer de « cette fiction de notre esprit ». Non, les pensées ne sont pas la réalité !
Le bonheur est un état d’esprit qui se cultive
L’une des différences entre les gens heureux et malheureux se trouvent dans des habitudes mentales cultivées au quotidien.
Commencez donc la journée par le rituel de la gratitude, en vous posant la question suivante : quelles sont les 5 choses pour lesquelles je suis reconnaissant ? Nommez-les. En commençant la journée par ces éléments positifs, nous conditionnons notre esprit, on « prend les devants » en quelque sorte.
Cela n’empêchera pas vos pensées négatives de se manifester, mais quand vous serez assailli par celles-ci, contentez-vous de les observer, repérez éventuellement les mécanismes récurrents, sans jugement. Puis acceptez les.
Un élément clé en effet est l’acceptation : qu’il s’agisse de bonnes ou mauvaises pensées, il nous faut les accepter. C’est lorsque nous essayons de résister que nous entrons en souffrance. En somme, résistance = souffrance. Il s’agit donc d’établir une relation saine avec vos pensées, qui ne sont, faut-il le rappeler, qu’une construction mentale. Alors, prêts pour la transformation ?
Adopter une attitude stoïque
Pleine conscience, yoga, altruisme, stoïcisme, autant de philosophies ou pratiques à la mode pour trouver le graal qu’est le bonheur !
Dans le stoïcisme, « le bonheur désigne l’indépendance vis-à-vis des circonstances extérieures et le détachement à l’égard des choses ». Pourquoi gaspillerait-on notre énergie à nous énerver dans un embouteillage par exemple, lorsqu’il s’agit d’un événement sur lequel nous n’avons aucun contrôle (un élément « du dehors », selon Marc-Aurèle) ?
Apprendre la patience et adopter le stoïcisme nous permettra de focaliser notre attention sur « autre chose », un autre chose « positif ». Cette philosophie aide à atteindre la paix intérieure et est l’un des ingrédients du bonheur. Pas donné à tous, j’en conviens !
Cette philosophie sera d’une aide précieuse dans bien des situations, des plus concrètes et des plus diverses. Prenons le cas du poker : on conviendra qu’il n’y a pas de jeu plus mental, un jeu dans lequel rester concentré, maintenir une attention constante, est essentiel. Figurez-vous que de nombreux joueurs témoignent que la patience et le stoïcisme sont pour eux, les meilleures techniques au poker !
Idem, lorsque l’on fait la queue au supermarché : vous êtes là depuis 10 minutes, cela n’avance pas, vous perdez patience, vous énervez. Mais qu’est-ce que cela change ? Essayez donc cet exercice : acceptez la situation avec stoïcisme et votre expérience sera bien différente !
Mieux appréhender ses échecs
Il en va de même pour nos échecs. Prenons les avec résignation et suivons à nouveau, les préceptes de Marc-Aurèle : il y a des choses que l’on contrôle, d’autres qui ne dépendent pas de nous. Stoppez ce discours intérieur qui vous déprécie et adoptez la doctrine célèbre de Churchill : « Le succès consiste à aller d’échecs en échecs sans jamais perdre son enthousiasme » ou celle de Pema Chodron: « Échouez, échouez encore, échouez mieux ».
Travaillons donc à développer un état d’esprit positif, en intégrant progressivement des habitudes mentales qui nous seront bénéfiques et nous changeront la vie !
Enfin, la paix intérieure
En conclusion, nous avons le pouvoir de décider ce sur quoi nous focalisons notre attention, le pouvoir de contrôler nos pensées pour devenir maitre de notre esprit. Et plus qu’une pratique ponctuelle, il s’agit d’un mode de vie un grand pas vers ce à quoi vous aspirez : la paix intérieure.
« On ne peut pas être à la fois malheureux et dans le moment présent » – Eckart Tolle