La mort est encore un sujet tabou en France. Dans la plupart des familles, il est difficile d’évoquer la mort qui est un sujet souvent vu comme porteur de malheur. Pourtant, il est important d’engager cette conversation avec ses proches afin d’avoir des réponses sur les envies de chacun. Si l’on refuse d’en parler et de s’y préparer, toute la responsabilité des obsèques revient à ceux qui restent. Dans cet article, nous avons décidé de mettre à l’honneur les métiers du funéraire qui évoluent dans l’ombre mais qui restent essentiels lorsque nous faisons face à un deuil.
Le métier de thanatopracteur
Sa mission :
Le thanatopracteur intervient suite à un décès. Seulement si la famille le souhaite, il intervient sur le corps du défunt afin de procéder à un soin d’hygiène et lui donner une apparence apaisée. Si l’on rentre dans les détails, cette pratique se divise en plusieurs étapes : Le thanatopracteur déshabille le défunt afin de nettoyer son corps et de lui injecter un liquide qui permettra d’arrêter le processus bactérien. Par la suite, il pratique différents soins afin de permettre la conservation du corps durant quelques jours suite au décès. Enfin, le défunt est habillé avec les vêtements choisis par la famille et maquillé pour la cérémonie.
La formation adéquate :
Ce métier demande précision et gestion de ses émotions. En effet, il peut être impressionnant au premier abord de voir un corps sans vie, en dehors de la télévision. Aujourd’hui, un seul diplôme est obligatoire au yeux de la loi pour exercer ce métier : il faut obtenir un DUT de thanatopraxie. Ce diplôme technique universitaire est composé d’une phase théorique et d’une phase pratique dans le cadre de stages imposés. Ce DUT est très sélectif et se trouve seulement dans 2 villes en France : Angers et Lyon.
Le salaire :
Une fois diplômé, le salaire d’un thanatopracteur salarié s’élèvera entre le SMIC et 1550 € brut par mois. En termes d’évolution professionnelle, un thanatopracteur salarié pourra songer à créer sa propre entreprise au bout de quelques années d’expérience, mais devra passer d’autres formations en amont. Dans ce cas, il pourra atteindre un salaire entre 2000 € et 4000 € brut pour un thanatopracteur qui est son propre patron.
Le métier de maître de cérémonie
Sa mission :
Être maître de cérémonie demande d’être à l’écoute, de savoir prendre du recul et d’être organisé. En effet, il est une personne essentielle car c’est lui qui guide la cérémonie funéraire de A à Z. Il est en contact direct avec les familles et les accompagne durant cette épreuve, de l’organisation du convoi à la cérémonie, jusqu’à la crémation ou l’inhumation selon le choix du défunt ou de ses proches. Le jour-J, il guide la famille, les participants et prend la parole lorsqu’il le faut : il peut être amené à lire des textes, invite au recueillement ou au dépôt de fleurs. Le maître de cérémonie anime et est présent tout au long des funérailles afin d’épauler les proches.
La formation adéquate :
Comme beaucoup de métiers dans le monde du funéraire, il faut être diplômé en ayant acquis des compétences théoriques mais aussi des compétences pratiques. Ce diplôme spécifique devra contenir par exemple des formations sur l’hygiène, la législation autour du funéraire ou encore autour d’animation de cérémonies funéraires. Cette formation peut être suivie à l’Institut des Métiers du Funéraire, au Centre National de la Fonction Publique Territoriale ou encore en école de funétique. Si vous souhaitez accéder à ce métier, il est préférable d’avoir des diplômes supplémentaires dans la vente ou dans le commerce qui valorisent une candidature.
Le salaire :
Un maître de cérémonie débutant perçoit le salaire de 1600 € brut environ. Une évolution est possible mais demande des formations supplémentaires.
Le métier de porteur
Sa mission :
Les porteurs travaillent avec le maître de cérémonie durant les obsèques à partir de la mise en bière du défunt jusqu’au crématorium ou cimetière. Les porteurs travaillent en équipe de 4 généralement et ont plusieurs rôles bien spécifiques : ils sont chargés de conduire le corbillard, de porter le cercueil à la force des bras, ils s’occupent également d’organiser le mobilier des salles dans lesquelles la cérémonie à lieu etc. Ensuite, lors d’une inhumation par exemple, ce sont eux qui sont chargés de descendre le cercueil dans le caveau à l’aide de cordes et réalise sa fermeture. D’autre part, être porteur demande beaucoup de discrétion, de réserve. Ils ne doivent rester formel, ne pas se faire remarquer durant la cérémonie et être vêtus d’un costard noir ou sombre.
La formation adéquate :
Le métier de porteur est accessible même si l’on a pas de diplôme spécifique. En revanche, il y a une formation obligatoire d’une durée de 16h à réaliser qui peut être financée par votre employeur pompes funèbres. De plus, pour devenir porteur, il faut être titulaire du permis B, car il peut être amené à devoir conduire des corbillards.
Le salaire :
Un porteur funéraire est rémunéré au SMIC et a la possibilité d’évoluer dans sa carrière pour exercer un autre métier sur le secteur du funéraire. D’autres formations seront à passées pour y accéder.
Le métier de marbrier funéraire
Sa mission :
Si vous avez besoin de faire poser une pierre tombale, c’est à un marbrier funéraire qu’il faut faire appel. C’est lui qui est chargé de la fabrication complète et de la pose d’un monument funéraire. Sur internet ou en boutique physique, il est accueillant et à l’écoute des familles pour les aiguiller dans le choix d’un monument : couleur du granit, modèle, gravures… Étant fabricant, un marbrier funéraire peut créer un modèle de monument sur mesure, selon la demande de sa clientèle à partir d’un dessin ou d’un croquis. Il peut également être spécialisé dans les travaux pour restaurer d’anciennes pierres tombales ou gravures.
La formation adéquate :
Pour se lancer dans la marbrerie funéraire, il faut avoir entamé un Bac Professionnel ou un CAP dans l’artisanat ou les métiers de la pierre. Il est également possible que cela soit une passion transmise d’une génération à une autre au sein d’une famille et que les bases soient déjà connue.
Le salaire :
Il n’y a pas de salaire fixe pour un marbrier funéraire. Le salaire peut varier au fil des mois en fonction de la demande, mais aussi selon l’entreprise et ses années d’expériences.
Les métiers du funéraire vont continuer d’exister et les recrutements vont augmenter dans les années à venir au vu des nombreux décès et des professionnels qui s’en vont à la retraite. En effet, ce sont des métiers intéressants et accessibles. Ce qui compte tout d’abord c’est le savoir-être du personnel plus que leur savoir-faire. Ce sont des métiers dans lesquels il faut être agréable, solennel, compréhensif mais aussi savoir gérer ses émotions et savoir faire la part des choses. Certaines situations peuvent être touchantes et tragiques, mais il ne faut pas s’arrêter sur chacune d’elles.