intelligence émotionnelle

L’intelligence émotionnelle pré-requis à la réussite ?

Ce qu’affirme l’intelligence émotionnelle, c’et que contrairement aux idées reçues, rien ne prouve qu’un diplôme, un concours, ou un niveau de QI permettent de savoir avec exactitude si telle ou telle personne sera assurée de réussir sa vie. Il n’y a pas de règle déterminée selon laquelle le QI prédispose au succès, pas plus qu’à hauteur d’un pourcentage de 20%.

Dans l’immense majorité des cas, la place au soleil qu’un individu pourra se faire dans sa vie proviendra le plus souvent de son origine sociale ou de sa chance selon l’article d’Howard Gartner –« Cracking the IQ box » parue dans la revue  the American Prospect de 1995 -. Même de grands spécialistes du QI comme Richard Herrnstein ou Charles Murray sont en accord avec ce fait. Ils affirment logiquement qu’un étudiant de 1ère année de mathématiques qui a obtenu une moyenne de 8/20 ne sera pas capable de devenir mathématicien. En revanche il pourra très bien exceller dans les affaires, devenir sénateur ou faire fortune. Selon ces grands spécialistes, les résultats à des examens pèsent peu face aux autres caractéristiques de la personnalité.

Ces critères sont justement ceux qui nous intéressent. L’empathie, l’aptitude à se motiver, à persévérer face aux épreuves, à maîtriser ses pulsions, la capacité à conserver une humeur stable sont de pures capacités à détenir pour réussir à être quelqu’un d’inspirant et un modèle à suivre. Ce sont des compétences qui relèvent exclusivement de l’intelligence émotionnelle.

Ce qui est passionnant, c’est que l’on sait que le QI n’est guère modifiable ou évolutif. Ceci étant, on sait que l’intelligence émotionnelle est transformable et qu’on peut la travailler, la développer, la renforcer.

Des études significatives

Une expérience qui été effectué sur la carrière de 90 étudiants d’Harvard des années 40 a mis au jour que ceux qui avaient obtenu les meilleurs résultats aux examens n’avaient pas réussi mieux que les autres et ce, que ce soit en terme de rémunération, d’efficacité au travail,  mais également en ce qui concerne leur statut professionnel. Ils n’étaient ni plus heureux, ni plus enthousiastes à l’idée de leur parcours de vie.

D’autres études ont également mis en avant que les majors ainsi que les seconds des collèges de l’Illinois de la promotion de 1981 qui avaient été aussi d’excellents élèves dans leurs études supérieures, n’avaient pas mieux réussi que les autres. Karen Arnold, un des chercheurs de l’étude, affirme même que ces mêmes catégories promues doivent se sont autant en concurrence que n’importe quel autre étudiant sur le marché du travail.

C’est tout le problème du QI. Celui-ci ne prend pas du tout dans son approche la réalité de la vie, les épreuves ou les opportunités intrinsèques à nos vies. Pourquoi ne pas prendre en compte ce que recèlent les richesses de l’intelligence émotionnelle ? L’importance du parcours et des opportunités qu’on est à même de se créer soi-même sont des éléments moteurs de réussite même s’ils n’ont aucune corrélation avec les critères définis pour mesurer le QI.

L’intelligence émotionnelle une panacée ?

L’intelligence émotionnelle : les premiers facteur de réussite

La maîtrise de compétences liées aux émotions et la capacité à développer cette fameuse intelligence émotionnelle sont les premiers facteurs de réussite d’une personne tant au niveau professionnel que personnel. Cette aptitude conditionne toutes les autres. Elle détermine avec quel joie et avec quelle réussite nous exploitons nos autres talents. L’intellect est une composante parmi tant d’autres.

Etre capable d’avoir la main sur ses sentiments, avoir une facilité à communiquer, être pédagogue, enrichir ses talents relationnels, mesurer ses émotions et celles des autres, sont des avantages dans tous les domaines de la vie.

Il n’existe pas de recette magique pour réussir et les moyens d’y arriver sont divers et variés, les connaissances techniques et les savoirs-faire aussi. Cependant, l’intelligence émotionnelle donnera de nombreux atouts à ceux qui sont conscients de son impact, qui s’y intéressent tout en la pratiquant naturellement. Et c’est bien évidemment là tout le travail à mener. Car il est nécessaire de passer par 4 étapes dans tout processus d’apprentissage.

Les quatre étape de l’apprentissage

L’incompétence inconsciente : je ne sais pas que je ne sais pas si j’ai conscience du concept d’intelligence émotionnelle

L’incompétence consciente : je sais que je ne suis pas compétent à gérer mes émotions

La compétence consciente : je travaille avec mon conscient pour devenir compétent à gérer mes émotions.

La compétence inconsciente : je n’ai plus besoin de mettre mon conscient pour être compétent à gérer mes émotions

Et celles et ceux qui ont des difficultés émotionnelles et qui n’ont pas réussi à développer une intelligence émotionnelle suffisante le peuvent toujours. Cela passe tout d’abord par une remise en question de leur situation, des événements de leurs vies et de la manière dont ils y ont réagi. C’est la grande question qu’il faudra donc un jour ou l’autre se poser. Souhaitons-nous être responsable de ce que nous vivons et en tirer le meilleur parti ?

Les 7 catégories principales d’intelligence de Gardner

Dans « Frames of Mind » Gardner déjà célèbre en 1983 précise qu’il n’existe pas une forme unique d’intelligence dont dépend la réussite. Il existe une grande diversité d’intelligences que l’on peut ranger dans 7 catégories principales :

  • L’ agilité verbale et la logique mathématique
  • La maîtrise de l’espace (important pour les architectes ou les artistes)
  • Le génie Kinesthésique (athlètes et danseurs)
  • Le talent musical

Il complète cette liste avec ce qu’il définit comme « les intelligences personnelles » liées à l’approche bienveillante et compréhensive de la personne humaine, les talents interpersonnels et la capacité intra-psychique liée à l’intuition.

Ce qui compte dans cette approche innovante de l’intelligence, c’est l’approche multiple. Gardner va donc bien plus loin que l’unique vision réductrice du QI. Il prend en compte la gamme complète des talents et les capacités qui en découlent. Il affirme même qu’on ne peut limiter à seulement sept le nombre de formes d’intelligence tant le nombre de formes d’intelligence et la multiplicité des talents humains est grande. A un certain moment la liste a compté 20 catégories.  On y trouvait entre autres la capacité à diriger, celle d’entreprendre, celle de développer des relations et de garder ses amis, de résoudre des conflits ou le talent nécessaire pour analyser les rapports sociaux.

Les premières composantes de l’intelligence dîte personnelle

Une dizaine d’années après ces travaux, la pensée de Gardner évolue encore et après propose sa nouvelle définition des intelligences dîtes “personnelles” :

L’intelligence interpersonnelle est l’aptitude à comprendre les autres : ce qui les engage et les intéresse, leur façon de travailler, comment mettre en place un vrai travail collaboratif avec eux. Cette aptitude constitue une compétence complémentaire orientée vers l’intérieur. C’est la capacité d’élaborer un modèle précis et véritable de soi-même et d’en faire un outil pratique et concret pour conduire sa vie.

Le terme même d’intelligence interpersonnelle comprend en son sein “la capacité de percevoir l’humeur, le tempérament, les motivation et les désirs d’autrui et d’y réagir de manière appropriée ». L’intelligence intra-personnelle est la clé de la connaissance de soi, qui comprend selon lui « la faculté de discerner ses propres sentiments et celle d’opérer un choix parmi eux et de d’orienter son type de comportement en fonction de ces choix ».

Mais la connaissance en elle-même ne suffit pas. Gardner évoque le rôle des émotions mais n’y accorde pas beaucoup d’importance. Il mets l’accent que sur la connaissance de soi-même et des autres aptitudes ou talents. Il accorde de l’importance à l’intuition pour percevoir et maîtriser le jeu des émotions mais n’aborde pas le rôle des sentiments. Il ne s’attache qu’à la connaissance des sentiments. Cela ne prend donc pas en compte l’importance des émotions qui conditionnent les relations à autrui, leur complexité, leur intensité et leur côté incompréhensible. Ce qui est intéressant est de savoir comment rendre intelligentes ces fameuses émotions. Jusque dans les années 50 le spécialiste de l’école behavioriste J.B. Skinner n’estimait observable que les comportements extérieurs. Dans les années 60 la psychologie par l’approche cognitive s’intéresse à la façon dont l’esprit emmagasine et stocke l’information sans s’occuper des émotions. Toute approche n’est alors fondée que sur l’hyperationnel. On pense alors que seule la raison importe sans tenir compte de l’impact des émotions et des sentiments.

Les émotions peuvent-elles alors être intelligentes ?

Comprendre l’intelligence émotionnelle

La compréhension plus globale de l’intelligence émotionnelle nous pousse à aller chercher plus loin que les travaux de Gardner en nous intéressant au psychologue de l’université de Yale : Peter Solvey. Celui-ci a étudié dans le détail comment rendre les émotions intelligentes dans son livre « le modèle de l’intelligence émotionnelle » (emotional intelligence) qui a été lancé la première fois en 1990 dans « Imagination, cognition and Personality 9, P 185-211.

Ce psychologue et d’autres dans sa lignée sont d’accord avec une approche plus large de l’intelligence que celle liée exclusivement au QI. Ils s’efforcent de la formuler en fonction de ce qui est nécessaire pour réussir dans l’existence. Cette ligne de recherche met en avant le rôle primordial de l’intelligence émotionnelle ou « personnelle ».

Solvey rassemble les formes d’intelligence personnelle proposées par Gardner dans une définition de base de l‘intelligence émotionnelle, qu’il répartit en 5 domaines principaux :

  • La connaissance des émotions et la conscience de soi,  c’est la clé de voûte de l’intelligence émotionnelle. Cette capacité est fondamentale à la compréhension de soi et à l’intuition. Quiconque ne sait pas ce qu’il ressent est 100% dépendant de ses sentiments. Ceux qui en ont conscience sont mieux armés pour conduire leur vie. Ils perçoivent plus clairement les répercussions intimes de leurs décisions personnelles.
  • La maîtrise des émotions. Adapter ses sentiments à chaque événement dépend de la conscience de soi. On peut pacifier son esprit, se libérer de l’emprise de l’angoisse, de la tristesse, de la colère et des conséquences négatives potentielles. Ceux qui n’y parviennent pas sont en lutte constante, ceux qui y parviennent font beaucoup mieux face aux imprévus pénibles de la vie.
  • L’automotivation. Il est impératif de canaliser ses émotions pour se concentrer, se maîtriser et s’auto motiver. Le fait d’être capable de remettre à plus tard ou de réprimer ses pulsions est à la base de tout accomplissement.
  • La perception des émotions d’autrui. L’empathie, une autre faculté fondée sur la conscience de soi, constitue l’élément fondamental de l’intelligence interpersonnelle. Les personnes empathiques sont sensibles aux signaux subtils les informant des besoins et des désirs des autres. Elles sont douées pour les métiers où l’intérêt pour les autres est moteur.
  • La maîtrise des relations humaines. Savoir développer de bonnes relations avec autrui, c’est principalement savoir gérer leurs émotions. Les personnes qui savent se rendre populaires, qui savent diriger et conduire efficacement leurs relations  réussissent dans toute démarche fondée sur des rapports harmonieux.

Naturellement, ces compétences varient d’une personne à une ature. Certains pourront maîtriser leur anxiété, mais ne sauront pas calmer les inquiétudes chez quelqun d’autre. Des facteurs neuronaux sont à l’origine de ces variations même si le cerveau est toujours prêt à apprendre. Il est toujours possible de compenser ses insuffisances pour peu que l’on souhaite s’améliorer.

L’intelligence émotionnelle est donc par essence empirique et « travaillable ». A la différence du QI, le QE est donc un état non figé. Chacun pourra s’il le souhaite devenir conscient de ses réactions, de leur cause, de l’intérêt de les écouter pour mieux comprendre le rapport entre ce que chacun est et son parcours de vie. Cela inclut ses expériences positives comme négatives, ses blessures éventuelles, ses problématiques relationnelles issues des relations entretenues avec les parents, les amis, l’environnement présent dans l’enfance. L’inconscient et les informations reçues pendant cette période de notre vie constitue un acquis expérientiel important à partir duquel nous pouvons comprendre les causes de nos réactions dans le présent que nous vivons.

N’hésitez pas à laisser vos commentaires, et à me laisser un retour de ce que vous avez pu ressentir à la lecture de cet article.

stéphane dabasArticle tiré du livre de Daniel Goleman “l’intelligence émotionnelle”

Voici un autre article sur les émotions et le leadership https://lafetedubienetre.com/leadership-emotionnel-3-cles/

Rédigé par Stéphane Dabas, auteur, coach, développeur de bien-être

https://www.reussite-personnelle.fr/stephane-dabas/

 

 

 

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